Gandi investit ses bénéfices dans le Net alternatif
En exploitant le créneau très lucratif de la vente de noms de domaine, Gandi se donne les moyens de financer son réseau " alternatif " Gitoyen. Avec 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, Gandi pointe à la 16e place du classement mondial des registrars.
"L’idée de créer Gandi, c’est Valentin Lacambre qui l’a eue. Son projet était de casser le marché de la vente des noms de domaine ", raconte Laurent Chemla, l’un des quatre cofondateurs.
Pourquoi voulait-il "casser" le marché ? "Parce que vendre des noms de domaine, c’est vendre quelque chose qui ne coûte presque rien et qui appartient à tout le monde. Cela devrait être géré par le service public", affirme Laurent Chemla.
Modestement, les fondateurs de Gandi (gestion et administration de noms de domaine sur Internet) se donnent pour objectif de vendre des noms de domaine à très bas prix afin de prendre environ 1 % du marché.
L’idée première était avant tout de pousser la concurrence à baisser ses prix, voire de les contraindre de vendre à prix coûtant, comme le ferait un service public.
Mais, surprise, un mois après son lancement, en mars 2000, l’objectif de 1 % était atteint. Dès lors, il devient évident pour ses fondateurs que Gandi va rapporter de l’argent, mais aussi que les concurrents ne baisseront pas leurs prix.
Les fondateurs changent alors leur fusil d’épaule. L’argent gagné reviendra pour partie à des projets qu’ils jugeront d’intérêt général, une façon de redistribuer des gains que Valentin Lacambre et Laurent Chemla estiment "illégitimes".